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Métropole Films
Catégorie : Cinéma
Film Anglais / français - sortie le 18 mai 2007
En 1984, un rigoureux agent de la Stasi, la police secrète de la RDA, chargé de mettre sur écoute un couple d'artistes, se met à douter du bien-fondé de sa mission. La Vie des Autres .........
En 1984 à Berlin-Est, Gerd Wiesler, capitaine de la Stasi, se voit confier la surveillance du dramaturge Georg Dreyman, sans se douter qu’il s’agit d’une intrigue orchestrée par le ministre est-allemand de la culture Bruno Hempf qui, amoureux de son amie, l’actrice Christa-Maria Sieland, souhaite faire disparaître l’écrivain qui vit avec elle. Le lieutenant-colonel Grubitz espère quant à lui, tirer de cette mission un bénéfice pour sa carrière. Wiesler, célibataire et pour ainsi dire sans vie privée, découvre alors au cours de ses surveillances le monde de l’art, de l’amour et de l’ouverture d’esprit, horizons qui lui étaient jusqu’alors inconnus.
Ce qui suit dévoile des moments clefs de l’intrigue.
Petit à petit, il s’éloigne de son devoir et n’intervient pas lorsque Dreyman, suite au suicide d’un de ses amis réalisateurs, Jerska, dont la carrière avait été détruite, écrit un article sur le taux de suicide anormalement élevé en RDA. Dreyman, bien qu’ayant sa propre machine à écrire, utilise une machine à écrire de contrebande qui lui a été fournie par le magazine ouest-allemand Der Spiegel afin de se prémunir de toute tentative d’analyse des caractères. Wiesler protège même Dreyman en rédigeant des rapports incomplets ou falsifiés.
Lorsque Christa-Maria est finalement interrogée dans les bureaux de la Stasi et dénonce son ami, Wiesler se rend dans la maison de Dreyman afin d’y retirer la machine à écrire compromettante. Dreyman est surpris de voir sa cachette vide pendant la perquisition. Christa-Maria, n’osant
plus faire face à Dreymann (elle ignorait en effet que Wiesler avait déplacé la machine), s’enfuit dans la rue et se tue en se jetant devant un camion. Quoique sans preuve, le supérieur de Wiesler est persuadé que ce dernier a protégé Dreyman. Wiesler est alors rétrogradé au service de contrôle du courrier (section M).
Plusieurs années plus tard, après la chute du Mur et l’ouverture des archives de la Stasi, Dreyman, s’étonnant de découvrir qu’il avait été espionné sans le soupconner le moins du monde, lit le dossier le concernant et est surpris de découvrir la quantité de documents de ce qui y est rapporté. Sur la dernière page, il trouve une trace d’encre rouge provenant de sa machine à écrire et comprend qu’il a été protégé par l’agent HGW XX/7. Il obtient sa fiche personnelle et le retrouve. Wiesler distribue maintenant des prospectus dans les boîtes aux lettres. Il souhaite lui parler mais change d’avis. Il publie un livre, la Sonate de l’homme bon, qu’il dédie à l’agent HGW XX/7. Wiesler, voyant une affiche publicitaire de ce livre, entre dans une librairie, découvre cette dédicace, et achète le livre. L’histoire se clot sur une scène assez marquante, lorsque dans la librairie encore le vendeur demande à Wiesler s’il doit emballer le cadeau et que celui-ci lui répond que ce livre est pour lui.
Il s’agit là d’une histoire fictive sur un couple d’artistes est-allemands en 1984 (lui auteur de pièces à succès et elle une actrice de théâtre renommée). La description du régime communiste s’attache tant aux méthodes contraires aux droits de l’Homme qu’à l’attachement du pouvoir à l’existence d’une intelligentsia favorable au soviétisme. Le mérite du film est de montrer l’écart entre la pensée marxienne, la doctrine socialiste, et son application en Europe de l’Est. Cette perspective de l’esprit est préférable aux amalgames réducteurs opérés entre les crimes commis par les régimes communistes et la doctrine marxiste. La domination des instances étatiques par un groupe minoritaire en RDA est tout à fait contraire à la visée émancipatrice des masses portées par les penseurs marxistes.
Pareille distinction avait été opérée en 1992 dans le film belge Daens, racontant l’affirmation du courant démocrate-chrétien en Flandre, face à un Parti Catholique dominée par les conservateurs. Adolf Daens, abbé de son état, a pu puiser dans le message chrétien les traits d’une doctrine politique sociale, distincte du marxisme en ce qu’elle ne jettait pas l’opprobre sur les convictions religieuses et envisageait une coopération fraternelle des classes plutôt que leur lutte incessante. Le daensisme, profondément humaniste, s’apparenterait aujourd’hui à un socialisme social-démocrate ou un courant social-chrétien.
Le tournage s’est déroulé sur 37 jours, du 26 octobre au 17 décembre 2004. Le film a été tourné presque exclusivement à Berlin. L’appartement de Georg Dreyman se trouve dans la Marchlewskistraße à Friedrichshain. Certaines scènes ont été tournées à Frankfurter Tor et dans la Karl-Marx-Allee. Un lieu de tournage important est le bâtiment qui hébergeait les bureaux de la Stasi dans la Normannenstraße à Lichtenberg. Hubertus Knaabe, directeur du mémorial à l’ancienne prison de la Stasi à Berlin affirme qu’on ne connaît aucun cas d’officier ayant protégé ceux qu’il avait à observer. Pour cette raison, il n’a pas permis d’utiliser la prison originale pour le film.
Titre français : La vie des autres Titre original : Das Leben der Anderen Réalisation : Florian Henckel von Donnersmarck Scénario : Florian Henckel von Donnersmarck Production : Max Wiedemann, Quirin Berg Musique originale : Gabriel Yared, Stéphane Moucha Musiques additionnelles : Ernst Ludwig Petrowsky, Angelika Mann, Frank Schöbel, Hansi Biebl, ainsi que les groupes : 4PS, Pankow, Bayon, Karat et Silly Photographie : Hagen Bogdanski Montage : Patricia Rommel Mise en scène : Hagen Bogdanski Pays d’origine : Allemagne Format : Couleurs - 2,35:1 - Dolby Digital - 35mm Genre : Drame Durée : 137 minutes Dates de sortie : 23 mars 2006 (Allemagne), 31 janvier 2007 (France)
Ulrich Mühe : Gerd Wiesler Sebastian Koch : Georg Dreyman Martina Gedeck : Christa-Maria Sieland Ulrich Tukur : Anton Grubitz Herbert Knaup : Gregor Hessenstein Marie Gruber : Mme Meineke, la voisine Thomas Thieme : Ministre Bruno Hempf
Ce qui suit dévoile des moments clefs de l’intrigue. Gerd Wiesler (l’agent HGW XX/7) est un agent expérimenté de la Stasi, la police secrète de l’ancienne RDA, et ancien camarade de classe de Grubitz (un haut gradé de la STASI) sur lequel il a parfois de l’influence(par exemple, lorsqu’il lui donne son avis sur Dreyman : Grubitz le désapprouve mais choisit par opportunisme cette position face au ministre Hempf). Il occupe alternativement une place de formateur pour les futurs agents de la Stasi et une autre de capitaine froid et taciturne. Son métier est sa seule occupation réelle (ses relations privées semblent se limiter à une prostituée), qu’il soit ou non en service. En effet, seul le changement qu’opère sur lui le monde de l’art le dissuadera de demander le nom de son père à un garçonnet qui définit la Stasi comme "des méchants qui mettent les gens en prison"). Wiesler est un spécialiste des interrogatoires. Ses méthodes sont radicales, inhumaines mais efficaces (pas de répit pour le suspect qui ne peut dormir jusqu’à ce qu’il avoue, délai qui peut atteindre au moins 48 heures).
Georg Dreyman est un auteur renommé qui semble être le seul à sympathiser par idéalisme avec le régime de la RDA. Cependant, ainsi que le soupçonne Grubitz, il est "trop poli" pour ne pas mentir. Il vit avec Christa-Maria Sieland une union qui semble parfaite. Son caractère oscille entre renfermé (notamment après le suicide de son ami Jerska) et bonheur exacerbé. Il est d’origines bourgeoises mais ne sait plus comment nouer un nœud de cravate. Malgré ses amis haut placés et son œuvre appréciée, Dreyman a attiré sur lui les foudres du ministre Hempf qui convoite Christa-Maria. Christa-Maria Sieland (CMS dans les rapports de l’opération) est l’interprète principale de la plupart des pièces de son concubin Dreyman. Actrice appréciée, elle est convoitée par le ministre Hempf, avec qui elle a régulièrement rendez-vous malgré elle. Cela la tourmente et semble la pousser à consommer un médicament illicite en RDA, acheté au marché noir et qui causera son arrestation voulue par Hempf, qu’elle "trahit" pour Dreyman.
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